DANS LES CAVEAUX DU FUZZ. Les Outrageux du Glam

Série n°2

Dans les caveaux du Fuzz :
Seconds couteaux et perles de série B

LE GLAM : POUR QUOI FAIRE?

En dépit des préjugés chers à l’homme du commun, le glam était une affaire sérieuse.

N’allons pas lui reprocher ses slogans neuneus, ses fringues insoutenables, ses textes de cancres; oublions prods lourdingues et chorus braillards à en faire honte à Oasis (qui leur doit tant). Du haut de leur platform-boots kilométriques à paillettes et sous leurs permanentes en forme de poulpe, ces mecs avaient une mission.  L’aube des seventies se levait sur un triste spectacle. Tout le monde se tripotait les branchies sur les quintuples albums conceptuels et – horreur – artistiques du rock adulte et musicien (les plus délicats de nos lecteurs auront relevé ici un superbe exemple de contradiction dans les termes). Certains osaient même des solos de guitare, pouah. La Pop progressait. D’autres, à la suite du Band, s’écoutaient pousser la barbe en broutant des chèvres le long d’une veste à frange. Eh! le prétendu “rock”, désormais, comme toute chose en ce monde sublunaire, était tenu pour une culture. Cochran est mort.

Bête, moche, honteux, parfois flirtant avec la plus bavaroise variétoche, le glam aura été une énorme fête, alors donc que tout commençait à déconner sévèrement. Moment un brin fol, où l’on aura tenté de retrouver le frisson punk originel, à savoir le bon vieux temps de la musique populaire, celle du Troquet du Samedi Soir, avant son étouffement par l’industrie du divertissement de masse. De 1971 à 1974 en gros, à la recherche de Néanderthal et des saintes années 40-50, le glam a ironiquement bouclé la boucle, malgré notre innocence perdue.

Le théâtre de guignol, la fanfaronnade des galopins, l’enflé et le grotesque: quel autre recours, pour affronter le silence des dieux et des espaces infinis? Le rock’n’roll, ces trois minutes de “chouette boucan” (Kim Fowley), n’a RIEN à dire. Paul Valéry eût aimé le glam rock, qui professait que “ce qu’il y a de plus profond, c’est la peau”.

Programme :

Ici, c’est les caveaux du Fuzz: pas de panique, on ne se fadera pas les théoriciens subversifs à la Bowie ou Roxy Music avec lequels on nous bassine depuis cinquante ans. Nos pensées les meilleures iront plutôt à quelques candides acéphales aujourd’hui oubliés ou largement compissés qui, après le bubblegum de la fin sixties et avant le pub rock en 1975, auront levé le flambeau de la grosse rigolade.

Générique :

MUD – Dynamite

 

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